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Compte-rendu du rallye touristique en Limousin

du 21 au 24 mai 2009

20éme anniversaire du club

Nous aimons célébrer les dizaines.

Cette année c'est le 20^e anniversaire du Rétro Automobile Club des Electriciens et Gaziers de France communément appelé par son abréviation, déformation professionnelle, RAC-EGF voire RAC tout court avec une pensée pour l'homonyme anglais.

Club national, il a été décidé que le lieu de la sortie nationale devait être équidistant, autant que faire se peut, des différentes délégations régionales. C'est le Limousin qui a été choisi et le domaine CEVEO du lac de Vassivière comme base.

Le quota de 70 participants est atteint dès début janvier et les 2 organisateurs ont revu la logistique pour que le maximum de demandes soient exaucées. C'est finalement 31 voitures et 63 personnes qui sont attendus le jeudi de l'Ascension pour un périple de 4 jours.

Jeudi

Le rendez vous est fixé à midi au restaurant "le beau site" à quelques kilomètres de Limoges. Et pour une fois ceux sont les plus proches qui arrivent les premiers.

Au fil des arrivées on découvre les véhicules qui ne sont pas toujours ceux annoncés. Un nouveau "jouet" est entré dans le garage, la tentation est grande. Au dernier moment celle qu'on chérit a refusé de démarrer, la mort dans l'âme on en prend une autre qui au pire sera celle de tous les jours.

Comme d'habitude il y a le lot de roadsters anglais et de MG en particulier, des RENAULT populaires et de sportives ALPINE, des 7 CITROEN annoncées il n'y aura que 2 Traction et une DS, la PANHARD complète le clan des françaises, dans celui des allemandes on note des PORSCHE, une Coccinelle, une MERCEDES "pagode" et un très rare cabriolet BMW Z1, une FERRARI et une ALFA représente les italiennes et le plateau est complété par une exotique HONDA.

L'apéritif est servi dans le jardin et c'est le moment des retrouvailles pour les habitués, des présentations pour les nouveaux.

Après le repas, dans un cadre très kitsch, le groupe se scinde en 2 et se dirige soit vers le moulin du Got, soit vers la manufacture de porcelaine CARPENET. Il y a l'équipe rouge emmenée par Benoît avec sa MG A … rouge et l'équipe verte par Christian avec sa MG A … verte, transformée en camionnette pour l'occasion !!!

Le moulin à eau du Got a fabriqué du papier dès 1522 : papier de chiffon d'abord, papier paille au 19e siècle et carton à l'enrouleuse après 1945. Il a cessé son activité en 1954.

Aujourd'hui il fait l’objet d’un vaste programme de réhabilitation.

Dans la salle utilisée depuis l'origine, la restauration des machines du 19e siècle permet de fabriquer à nouveau du papier de chiffon.

Un atelier d'imprimerie est installé avec du matériel ancien toujours opérationnel.

Gaufrage, lithographie, typographie, imprimerie utilisant le papier du moulin font revivre ces métiers des arts graphiques.

L'ancien séchoir à papier est devenu une salle d'exposition d'œuvres d'art.

La manufacture CARPENET a été fondée il y a plus d’un demi-siècle. Son fondateur a toujours eu le souci d’élaborer ses produits dans la plus pure tradition de la Porcelaine de Limoges.

Jour férié, elle est ouverte exceptionnellement pour notre passage. Deux employées volontaires nous expliquent le processus de fabrication et de décoration de la porcelaine. Le magasin d'usine recèle quelques œuvres d'artistes entièrement peintes à la main.

Le croisement des deux groupes au moulin du Got donne quelques animations dans le hameau du Pénitent.

Les visites terminées, les groupes se rendent au domaine de CEVEO pour s'installer dans des gîtes au bord du lac.

Après le repas, Jean-Christian BALLARIN anime la soirée en projetant les photos qu'il a récupérées auprès de quelques anciens pour retracer les 20 ans du club. Les souvenirs fusent de toutes parts de la salle.

Vendredi

La journée commence par la visite d'Eymoutiers. Chef lieu de canton, à 417 mètres d’altitude, la ville offre au fil de l’eau l’un des plus beaux patrimoines bâtis du Limousin. Bourg de caractère, ancienne ville close, la cité frappe par son cachet médiéval.

La mairie nous réserve son parking au pied du bâtiment, face à la Vienne. C'est l'occasion pour les pelauds (les habitants d'Eymoutiers) et autres touristes de venir admirer nos anciennes.

L'ancien président du RAC nous y attend avec sa MORGAN. Il est rejoint un peu plus tard par un reporter de CCAS info.

Après le déjeuner au domaine nous emmenons les voitures sur l'île de Vassivière, espace de 70 hectares qui est resté émergé lors de la mise en eau du barrage. Le club a obtenu une autorisation exceptionnelle du Conseil régional pour que l'on circule sur le pont à voie unique, normalement réservé aux piétons et cyclistes.

L'île est un formidable exemple d’harmonie entre le patrimoine traditionnel et l’architecture contemporaine, l’ancien domaine agricole de la famille VASSIVIERE, avec son château et ses dépendances, côtoie le Centre International d’Art Et Du Paysage, œuvre des architectes Aldo ROSSI et Xavier FABRE, classé patrimoine du XXI^e siècle.

La forêt vous réserve bien des surprises avec son Parc de sculptures, deuxième de France de par sa collection et sa renommée, sa prairie fleurie , ses animaux (ânes, yacks, lamas), ses larges allées bordées de pins.

Les plus courageux ont gravis les 106 marches de la tour du Centre d'Art pendant que d'autres flânent dans les prés environnants à la recherche des sculptures. En fin d'après-midi tous investissent la terrasse du château mais aussi de la buvette pour se désaltérer.

La soirée se passe sur le lac. Nous embarquons à bord du "Vassivière II" pour une croisière-repas. Sous la lumière du soleil couchant nous découvrons les 45 km de rivage dentelé d'un des plus grands lacs artificiels de France, dans un environnement préservé aux paysages verts et vallonnés !

Durant ce temps, l'équipage nous raconte l'histoire du barrage :

A la fin des années quarante, E.D.F. décide d'utiliser la cuvette formée par la Maulde, affluent de la Vienne, pour créer un lac et construire une usine hydroélectrique. Situé à une altitude moyenne de 650 m, il constitue une réserve d’eau de 110 millions de m3. Pour assurer son remplissage un réseau de barrages, canaux et galeries souterraines est créé pour dériver partiellement le débit de plusieurs cours d’eau voisins. La particularité de cette retenue est que le barrage, la prise d’eau et l’usine se situent à des endroits différents.

L'aménagement des bords du lac en site touristique date du début des années 1970.

Samedi

Direction la Creuse et après avoir longé en commun la rive nord du lac, nouvelle scission pour la visite du musée de l'électrification à Bourganeuf et la maison du geste et de l'outil à Saint Michel de Veisse.

C'est en 1886 que Bourganeuf, sous-préfecture de 4000 habitants, passe du sombre éclairage des lampes à "huile de roche" à la lumière électrique. Des élus progressistes, associés à la bourgeoisie industrielle locale s'engagent alors dans la modernité en choisissant la "létricité".

Le musée de l'électrification propose de découvrir cet événement de l'industrialisation de la France et d'entrer dans l'histoire toute récente de l'électricité. Des matériels, des objets, des documents illustrent l'épopée bourganiaude et celle de l'électrification de la France, racontées et présentées sur des supports écrits ou audiovisuels.

La maison du geste et de l'outil est installée dans une ancienne ferme avec fournil, lavoir, puits, caves voûtées et source naturelle.

Les artisans et les agriculteurs ont mis au point des techniques et des astuces transmises de génération en génération. Certains métiers existent encore ou ont évolué, d’autres ont disparu. L’exposition permet de découvrir pour les plus jeunes, ou de se souvenir pour les plus anciens, de ces gestes fascinants issus d’un patrimoine populaire.

Le groupe du matin déguste des quiches, celui de l'après midi des tartes aux pommes préparées par les membres de l'association de la maison et cuites dans le fournil.

Nous déjeunons au restaurant "l'air du temps" de Pontarion. Au moment du départ de nouveaux équipages se forment, histoire de faire partager le plaisir que l'on prend avec son véhicule.

Chaque groupe est passé dans "la rigole du diable". C'est un site pittoresque situé sur la haute vallée du Thaurion. Cette rivière et son affluent sont parsemés de galets et de blocs rocheux. On y découvre l'insolite Rocher du Diable.

La légende raconte que :

"Il y avait autrefois des moines au village de Chatain. Ils manquaient d'eau pour arroser leurs cultures. Par un soir d'été de grande sécheresse, un vieux moine, fit appel au Diable pour amener l'eau du ruisseau de la Mazureau. Le Diable devait avoir terminé le travail avant le chant du coq. Au douzième coup de minuit ce fut comme un immense tremblement de terre: le diable s'était attelé au travail avec une armée de diablotins et la rigole avançait rapidement. Les autres moines inquiets prièrent leur vieux frère d'intervenir. Celui-ci alluma alors une torche près de l'armoire où il avait enfermé un jeune coq... Le coq, croyant le jour venu se mit à chanter. Le diable, furieux, frappa du pieds si violemment que l'on voit encore l'emprunte de son talon sur le rocher où il était juché. Et il disparut avec son armée de démons laissant la rigole inachevée."

De retour au domaine tout le monde "se met sur son 31" pour la soirée du XXe anniversaire. Outre un repas amélioré, le Président nous fait un discours, événement suffisamment exceptionnel pour être noté, qui retrace l'histoire du club. Il en profite pour nommer les plus anciens adhérents présents autour de la table et accueillir les derniers inscrits. Après la remise des cadeaux aux organisateurs de cette magnifique randonnée et quelques souvenirs aux participants, la soirée se prolonge sur la piste de danse pour les plus dynamiques, en visionnant les vidéos dont celles sur la Corse pour tout le monde.

Dimanche

Il n'y a pas que des retraités dans le club, les RTT ont une limite, c'est donc l'heure des premiers départs.

Le reste de la troupe répond à l'invitation de la commune de Beaumont du Lac, et y expose ses voitures. Après une allocution où nous apprenons qu'il est lui-même collectionneur, le maire nous offre le pot de l'amitié dans une ancienne grange réhabilitée en salle des fêtes.

Nous déjeunons près de l'étang et après de nouvelles séparations nous partons pour une boucle sur le plateau de Millevaches par de petites routes forestières qui traversent les trois départements (Haute Vienne, Creuse et Corrèze).

Une pause est prévue dans le village de Féniers. Les allers retours du photographe pour le choix du cadre préviennent les habitants et c'est devant de nombreux photographes que les équipages font leur entrée.

Après une succulente tarte aux pommes, les voitures repartent vers le pont de Sénoueix. Daté du 17ème siècle, son unique arche composée de bloc de granit enjambe le Taurion, qui n'est ici qu'un petit ruisseau. Il se trouve dans un environnement naturel sauvage très apprécié des pêcheurs et des randonneurs.

C'est là que sous le regard très vindicatif de quelques copines, notre trésorier dû se résoudre à tendre les clés de son joujou à son épouse. Les oreilles en alerte, le jarret prêt à se détendre, il la regarde faire son premier tour de parking !!! A quand le deuxième parcours, avant Rochefort ???

Dernier repas au domaine, la salle semble bien vide.

Lundi

Cette fois c'est terminé, il faut vraiment repartir. De petits groupes se sont formés afin de ne pas voyager seul et en fonction de la manière dont on désire occuper sa journée : retour direct, pèlerinage à Oradour sur Glane, shopping …

Grandes embrassades et promesse de se réunir à nouveau l'an prochain à Rochefort.

De nombreux messages téléphoniques ou mails rassurent chacun du bon retour et témoignent du plaisir pris durant ces quelques jours.

Epilogue

La météo annonce un temps tendance grise pour tout le week-end. Il est particulièrement clément et une fois sèches les capotes des cabriolets sont repliées.

Mais tout n'est pas aussi rose.

Tout d'abord il y a les pannes que l'on découvre le matin, le circuit électrique qui est en court-circuit, l'injection qui ratatouille, le tapis de sol qui coince l'accélérateur et au fil des kilomètres la pompe à essence qui aspire des cachous…

Livre de route mal rédigé ou tendance "mouton de Panurge" des participants, votre humble chroniqueur vote à 200 % pour la deuxième hypothèse. Et pendant ce temps le photographe attend sur le bord de la route des voitures qui s'égayent joyeusement à droite ou à gauche. Mais il n'a pas à faire le Kakou car il s'est aussi planté…

Et puis l'accident de l'année, Guy s'entaille 2 doigts en ouvrant les huîtres que nos amis nantais ont amenées pour une dégustation accompagnée d'un petit muscadet bien frais.

Grand merci à Geneviève, Benoît et Christian pour le fabuleux travail qu'ils ont effectué et la patience dont elle a du faire preuve.

Tous nos encouragements à Valérie et Alain, Danielle et Jacques pour l'organisation de Rochefort 2010.

Texte et photos de Jean-Marc MASCART – Mise en forme de Pierre FRANCOIS

Photos de Didier SOYER – Gervaise FRANCOIS – Michèle JUNK – Hervé HUSSON – Christian CAYROL

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